
L’un des motifs d’appels les plus fréquents en urgence concerne les vomissements.
Certains éléments peuvent être particulièrement inquiétants, comme par exemple des vomissements très fréquents, ou avec la présence de sang. Mais ces éléments ne présagent pas nécessairement de la gravité de la maladie.
Dans tous les cas, il est bon d’appeler votre vétérinaire, au moins pour se rassurer.
Voici cependant certains gestes à adopter en attendant.
Critères de gravité
Voici une liste non exhaustive des éléments à observer pour évaluer la nécessité de consulter votre vétérinaire en urgence (tout en vous rappelant qu’il vaut mieux l’appeler pour rien que de passer la nuit à vous inquiéter, peut-être à juste titre…) :
- la forme générale de votre animal : si les vomissements sont rapprochés, il est normal que votre animal soit abattu pendant ce laps de temps. Mais une fois la nausée s’atténuant, il doit reprendre une activité quasi normale.
- il ne doit pas se cacher : là encore, pendant le pic de symptôme (quelques minutes, jusqu’à 1h), cela peut arriver. Mais ensuite, il doit reprendre un comportement normal.
- en cas de présence de sang dans les vomissements : ce n’est peut-être rien, mais certaines causes plus graves peuvent aussi causer cela. Une consultation en urgence permettra de vérifier ce qu’il en est.
- si votre animal vomit tout ce qu’il ingère (eau et nourriture) : les causes peuvent être assez graves là-encore. Et peu importe la cause, le risque de déshydratation est alors important, surtout en cas de diarrhée associée, et sur des animaux jeunes ou âgés.
- tout autre symptôme associé (diarrhée, trouble neurologique, trouble respiratoire…).

Symptômes
Reconnaître un vomissement est plutôt facile : l’animal bouge au ralenti, présente des spasmes importants au niveau du ventre, jusqu’à cracher une quantité variable de contenu gastrique (alimentaire, salive ou sucs gastriques le plus souvent). Une fois l’estomac vide, ou en cas de torsion de l’estomac (urgence vitale absolue !), le vomissement peut aussi être improductif. La séquence sera alors identique mais rien ne sera émis par l’animal.
D’autres symptômes moins connus peuvent aussi être observés chez les chiens présentant des vomissements, ou avant qu’ils n’apparaissent :
– nausée : le chien a alors souvent tendance à s’isoler, ou au contraire à être assez agité. Il présente une hypersalivation, respire vite, peut parfois bailler ou se lécher le nez et les babines de façon répétée. Chez le chat, la salivation est assez fréquente. On peut aussi avoir certains miaulements assez particuliers juste avant le vomissement en général.
– douleur abdominale : en cas de gastrite, les chiens ont souvent tendance à manger de l’herbe. Certains le font de façon « normale », par habitude comportementale. Mais si l’ingestion est plus importante qu’à l’accoutumée, voire compulsive, un contrôle vétérinaire s’impose.
Une douleur gastrique peut aussi provoquer des bâillements plus fréquents. Le chien peut aussi s’étirer plus souvent, en restant plusieurs secondes en position du prieur parfois.
Le ventre sera souvent assez tendu lors de la palpation. Si la douleur est vive, l’animal va même marcher avec le dos rond, et dormira plutôt en boule, sans s’allonger de façon détendue.

Conduite à tenir
Comme je l’ai déjà dit, au moindre doute, mieux vaut appeler votre vétérinaire.
Mais en l’absence de critère de gravité, si les vomissements ne sont pas trop nombreux, les premières mesures à mettre en place sont :
– Mettre l’animal à la diète : retirer sa nourriture pendant 12h (chez le chiot ou les petites races sensibles à l’hypoglycémie) à 24h. Laisser uniquement de l’eau à volonté (sans laisser votre chien finir sa gamelle en quelques minutes. La dose ne doit pas être limitée, mais il est parfois nécessaire de s’assurer que le chien boive petit à petit).
– Si les vomissements ont disparu après cette diète, reprendre très progressivement son alimentation habituelle. Lui proposer juste une poignée de croquettes (ou une pincée, selon le volume de la ration journalière normale).S’il mange bien et n’a pas de nouveau vomissement dans les heures qui suivent, on pourra proposer encore plusieurs petits repas sur la journée, jusqu’à arriver à une ration journalière normale (ou un peu moins si des signes de nausée persistent).
– Pour les chiens ayant déjà eu un historique de gastrite par exemple, il peut être intéressant d’avoir dans sa pharmacie un protecteur gastrique en sirop. Ce traitement permet de limiter l’irritation digestive qui peut être à la fois une cause et une conséquence de vomissement, qui s’auto-entretiennent parfois ainsi.

Pour aller plus loin…
Dans tous les cas, si le moindre symptôme persiste dans les 24h, ou au moindre signe de dégradation, un contrôle s’impose!
Certains examens pourront être nécessaires pour poser le diagnostic :
– radiographie, pour chercher des signes de corps étranger ou d’occlusion digestive, une masse abdominale…
– un transit baryté : on fait avaler un sirop visible à la radiographie à l’animal. En réalisant des radiographies régulièrement ensuite, on s’assure que le transit se fasse, sans ralentissement ni occlusion.
– une échographie : elle permet de voir plus précisément chaque organe de la cavité abdominale.
– une prise de sang : une atteinte des reins, du foie, du pancréas, de l’utérus etc peut aussi provoquer des vomissements. Ces maladies entrainent le plus souvent des modifications des paramètres de la prise de sang.