
Combien de fois entend-on cette phrase, qui semble s’opposer à l’usage des récompenses pour l’éducation de nos meilleurs amis…
Et ça se comprend… En partie… En tout cas quand nos relations étaient basées sur un rapport « dominant/dominé » (dont on a vu ce que je pensais dans un article précédent…).
Et puis c’est vrai qu’on a tous connu des chiens éduqués « en positif » (entendre : par la récompense), qui n’obéissent plus à rien dès qu’on n’a plus la croquette dans la main… On a alors vite fait de conclure que cette méthode ne marche pas, ou pas pour ce chien-là, qui demande sûrement plus de fermeté… Sans même se demander si ce n’est pas l’application de la méthode plus que la méthode elle-même qui a pêché… Mais ceci est un autre débat !

Alors la question que je me suis posée, c’est :
Et nous, à quel moment agissons-nous pour quelqu’un d’autre que nous-même ?
Au travail?
Assurément pas ! Qu’un patron essaye d’arrêter de payer ses salariés : non seulement leur productivité risque de diminuer avant de devenir nulle, mais en plus il risque d’avoir quelques ennuis avec la justice… Ok, c’est le principe du travail : il mérite salaire. Certes… Même si nos patrons sont les meilleurs, on ne travaille quand-même pas (uniquement) pour le plaisir… Alors quand on n’aime pas nos patrons, imaginez (tout parallèle avec la relation d’un chien à son maître serait totalement fortuit à ce niveau bien sûr…) !
Avec nos proches ?
Bien sûr, comme on les aime, on est prêts à faire des sacrifices pour eux ! S’ils nous demandent notre aide, on est bien souvent prompts à les aider ! Même la lointaine tante qui va nous tenir la jambe pendant 3 heures à chaque fois que l’on ira faire ses courses ? Honnêtement, après l’avoir fait quelques fois, n’aura-t-on pas quelques moments de faiblesse pendant lesquels il se pourrait que l’on fasse le mort au moment de son appel ?
Parce que c’est la loi !
En voilà une bonne raison d’obéir ! Même si chacun a une vision plus ou moins stricte de cette notion… On sait bien que ne pas obéir risque de nous causer de sérieux soucis, et la plupart d’entre nous choisissent donc de s’y plier. Même si on la trouve parfois un peu bête… Et si le gain à ne pas la respecter n’est pas trop élevé…

Conclusion chez l’Homme :
Si l’on regarde bien, dans tous ces exemples, n’agirait-on pas toujours pour nous-même ?
Dans certains cas, parce qu’on a une récompense directe : notre salaire en est le meilleur exemple !
Et puis quand c’est obligatoire, n’obéit-on pas avant tout pour notre tranquillité d’esprit ? Certains transgressent les lois, donc techniquement, rien ne nous oblige à les respecter… Si on les respecte, c’est donc pour notre confort, physique (en évitant la prison) et intellectuel (par le côté rassurant du cadre instauré et la tranquillité de ne pas risquer une condamnation par la société).
Et si l’on aide quelqu’un, on le fait pour lui dans ce cas, non ? Oui et non… Puisqu’en regardant l’exemple de notre vieille tante, ça ne tient plus. Ça lui ferait forcément plaisir que nous l’aidions. Mais pour nous, c’est un calvaire… Alors quand nous aidons quelqu’un, ne le fait-on pas un peu (beaucoup) parce que ça nous fait plaisir d’aider, À NOUS ? La notion d’altruisme en prend un coup hein ? Mais dans le fond, est-ce bien grave ? Tant que tout le monde s’y retrouve…
Et même si l’on se force à aider Tata, on pourrait se dire qu’on le fait pour elle. Mais n’est-ce pas aussi parce que faire cet effort sera plus confortable pour nous que le remord de ne pas l’avoir fait qui risque de nous occuper l’esprit plusieurs heures après notre refus ?
Bref, chacun agit pour lui-même ! (Si vous trouvez un contre-exemple, je serai ravie d’en discuter !)

Et chez le chien alors?
Alors vouloir que le chien agisse pour nous, quitte à oublier sa volonté propre, n’est-ce pas en demander plus que ce que nous sommes nous-même capables de faire ?
On retrouve les mêmes raisons d’obéir chez le chien :
– pour avoir sa récompense (friandise, jeu, caresse…),
– pour éviter un inconfort (une punition, le fait de ne pas obtenir ce qu’il veut par exemple…),
– par habitude, pour rester dans le confort du cadre qui le rassure…
Et comme chez nous, certaines raisons d’obéir sont plus agréables que d’autres : on aidera plus souvent notre tante si elle nous remercie pour cela (et nous donne un petit quelque chose ? 😉 ). Obéir par peur de la punition n’est jamais aussi stimulant, et on aura plus souvent tendance à chercher des moyens de contourner la règle sans se faire prendre. Combien de chiens sont ainsi qualifiés de têtus, alors qu’on ne leur a juste pas donné assez de bonnes raisons d’obéir ?

Conclusion :
Alors la prochaine fois que vous voudrez quelque chose de votre chien, pensez à moi s’il vous plait : demandez-vous ce qu’il veut, lui ? Votre récompense sera ainsi toute trouvée ! 😉
À très vite !